Toxicomanie




Substances psychoactives

Psychotrope : un psychotrope est un produit qui modifie le fonctionnement psychique en agissant sur les cellules du système nerveux central en produisant différents effets : sont modifiés ou altérés,  le fonctionnement mental, entraînant des changements dans les perceptions, l’humeur, la conscience, le comportement et diverses fonctions psychologiques et organiques.

Drogue  : Il s’agit de toute substance, autre que les aliments, qui est absorbée pour modifier la façon dont le corps ou l’esprit fonctionne. (Santé Canada)

Selon leur effet sur le système central, les psychotropes sont classés dans trois catégories : 
 

PERTURBATEURSSTIMULANTSDÉPRESSEURS
Cannabis  
Solvants & Produits volatiles  
Hallucinogènes
Cocaïne  
Amphétamines  
Caféine  
Nicotine 
Alcool  
Barbituriques  
Benzodiazépines  
Opiacés 

Les substances psychoactives : 
 – entraînent donc des effets au niveau du cerveau et ainsi des modifications de l’activité mentale et des  
 comportements. 
 – sont nombreuses et variées 
 – sont  légales, illégales ou prescrites 
 – ont un retentissement sur la vie sociale et personnelle du sujet. 
 – entraînent une dépendance

Les substances psychoactives peuvent être classées en trois catégories :  
1) Substances psychoactives légales : tabac, café, thé, alcool

2) Substances psychoactives prescrites : ce sont les psychotropes (morphine, codéine, …) 

3) Substances interdites : 
– Héroïne et opiacés (psycholeptiques) 
– Cannabis (psycholeptiques) 
– Cocaïne (psychostimulants) 
– Ecstasy (psychostimulants) 
– Crack (psychostimulants) 
– LSD (hallucinogènes)  
– Kétamine – Special K (hallucinogènes)

Cette page se consacre aux substances psychoactives illégales, appelées communément « drogues » (bien que le terme tende à s’élargir, au tabac par exemple) 
 


Abus et dépendances

On regroupe les différents types de consommation de substances psychoactives en trois parties :  
– Usage  
– Abus 
– Dépendance (ou usage nocif) 
L’usage n’entrant pas dans le champ de la pathologie, voici les critères diagnostiques de l’abus et de la dépendance : 
 

CRITERES DE L’ABUS SELON DSM-IV (1991)A. L’abus est un mode d’utilisation inadéquat d’une substance, conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative, et caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations suivantes au cours d’une période de douze mois : 1. Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison (absences répétées ou mauvaises performances au travail du fait de l’utilisation de la substance, exclusion temporaires ou définitives de l’école, négligence des tâches ménagères courantes).2. Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux (par exemple, lors de la conduite d’un véhicule) ; 3. Problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation de la substance (arrestations pour comportement anormal en rapport avec l’utilisation de la substance) ; 4. Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance (disputes avec le conjoint à propos des conséquences de l’intoxication chronique). B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les critères de la dépendance à une substance.
CRITERES DE LA DEPENDANCE SELON DSM-IV La dépendance est un mode d’utilisation inapproprié d’une substance, entraînant une détresse ou un dysfonctionnement cliniquement significatif, comme en témoignent trois (ou plus) des manifestations suivantes, survenant à n’importe quel moment sur la même période de douze mois : 
1. Tolérance, définie par l’une ou l’autre des manifestations suivantes : 
  a. Besoin de quantités nettement majorées des la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ;  
  b. Effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de substance.  
2. Comme en témoigne l’une ou l’autre des manifestations suivantes : 
  a. Syndrome de sevrage caractéristique de la substance ;  
  b. La même substance (ou une substance apparentée) est prise dans le but de soulager ou d’éviter les symptômes de sevrage.  
3. Substance souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long que ce que la personne avait envisagé 
4. Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de la substance ; 
5. Temps considérable passé à faire le nécessaire pour se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets ; 
6. D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisirs sont abandonnées ou réduites en raison de l’utilisation de la substance ; 
7. Poursuite de l’utilisation de la substance malgré la connaissance de l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent déterminé ou exacerbé par la substance.Préciser : 
Avec dépendance physique : signes de tolérance ou de sevrage (item 1 ou 2 présents) ; 
Sans dépendance physique : pas de signes de tolérance ou de sevrage (item 1 ou 2 absents).
CRITERES DE LA DEPENDANCE DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE CIM-10 (1992)Certains symptômes du trouble ont persisté au moins un mois ou sont survenus de façon répétée sur une période prolongée. 
Au moins trois des manifestations suivantes sont présentes en même temps au cours de la dernière année : 
1. Désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ;  
2. Difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation au niveau de l’utilisation) ;  
3. Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance, ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;  
4. Mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ;  
5. Abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer ses effets ;  
6. Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives. 
CRITERES DE L’ADDICTION SELON GOODMAN (1990)A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement. 
B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement. 
C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée. 
D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement. 
E. Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants : 
1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.  
2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.  
3. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.  
4. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.  
5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.  
6. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.  
7. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.  
8. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.  
F. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

Elargissement du champ des addictions

On a assez vite remarqué que la dépendance ne concernait pas nécessairement un produit, mais plutôt une conduite, un comportement (Otto Fenichel, 1945). Le sujet devient dépendant d’une expérience, plus que du vecteur utilisé (jeu, alcool…). La première expérience est agréable, mais c’est la répétition d’une routine comportementale qui apporte la réassurance, calme les angoisses… Le terme d’ « addiction » s’entend donc au sens large, englobant les toxicomanies mais aussi d’autres dépendances (jeu, vol, achat, travail, sexe, …) que l’on a parfois nommées « Toxicomanies sans drogues ». 

Cet élargissement est d’ailleurs révélé et justifié par le pourcentage important de personnes qui passent de l’un à l’autre (ou bien qui présentent plusieurs dépendances, à un psychotrope et à un comportement en même temps). Cela n’enlève bien entendu rien à l’importance des toxicomanies aux drogues, à l’alcool et à leurs conséquences désastreuses. Il s’agit de préciser le processus de dépendance, en le déplaçant du produit vers le sujet et ses conduites pour mieux pouvoir l’appréhender et le remettre en cause. 

La définition par Goodman du sujet addict semble alors la plus proche de la réalité des troubles : « toute personne dont l’existence entière et tournée vers la recherche des effets produits sur son corps et son esprit par une substance plus ou moins toxique (drogue tolérée, interdite ou prescrite) ou une conduite (jeu, conduite alimentaire, achat…), sous peine d’éprouver un intense malaise physique et/oupsychologique. »

Cette citation est également pertinente :  
« La dépendance peut être vue comme un processus dans lequel est réalisé un comportement qui a comme fonction de procurer du plaisir ou encore de soulager un malaise intérieur. Ce comportement est réalisé sans réel contrôle de la personne et qui a tendance à être répété malgré des conséquences négatives. » (M. Goodman)

La personne dépendante est dans l’impossibilité de résister aux impulsions vers la substance ou le comportement. 

On peut voir trois phases : 
1) Sensation croissante de tension, de mal être, avant l’apparition du comportement. 
2) Soulagement, voir plaisir pendant l’accomplissement du comportement. 
3) Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.

Cette approche des dépendances et du sujet addict concernera alors de nombreuses problématiques, dont la toxicomanie.


Echelle générale de dépendance

Test (Cungi/Retz)

OUINON
1. Est-ce que je consomme régulièrement un/des produits, ou bien ai-je un/des comportements réguliers dont il est difficile de me passer?
2. Si je ne peux consommer ce produit, ou si je ne peux réaliser ce comportement, existe-t-il un état de manque?
3. La consommation de produits, le comportement dont j’ai besoin me reviennent-ils cher?
4. Suis-je prêt à dépender beaucoup de temps et d’énergie pour me procurer ce produit, ou réaliser le comportement?
5. Existe-t-il des conséquences sur ma santé?
6.Existe-t-il des conséquences sur mon travail?
7.Existe-t-il des conséquences sur ma vie familiale?
8.Existe-t-il des conséquences sur ma vie relatiuonnelle et mes loisirs?
Un nombre de OUI supérieur ou égal à 2 indique une dépendance. Plus le nombre de OUI s’élève, plus la dépendance est grande.

ARTICLE EN COURS DE REDACTION

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