Tricotillomanie

La trichotillomanie correspond à un besoin irrépressible de s’arracher les cheveux. Ce trouble est classé dans les troubles du contrôle des impulsions. Les troubles du contrôle des impulsions sont décrits comme une incapacité à résister à un besoin d’accomplir un acte que l’on sait néfaste pour soi-même ou pour les autres. Ils sont caractérisés par des actes répétés, incontrôlables, sans motivation rationnelle claire. Le passage à l’acte est typiquement précédé par une période de tension et d’excitation. Après avoir agi, la personne ressent immédiatement un sentiment de soulagement et de gratification. Parfois, mais pas toujours, elle peut avoir des remords de ce qu’elle a fait. Pour que le comportement soit diagnostiqué comme un trouble du contrôle des impulsions, il faut aussi que le comportement ne puisse être expliqué par une autre maladie dont il pourrait être un symptôme et n’est pas non plus la conséquence d’une intoxication à l’alcool ou à d’autres substances.  
 

Définition manuel diagnostique DSMIVLes critères diagnostiques du DSM-IV qui définissent la trichotillomanie sont les suivants : 
– arrachage répété de ses propres cheveux causant une alopécie (absence de cheveux); 
– sentiment croissant de tension juste avant l’arrachage des cheveux; 
– plaisir, gratification et soulagement lors de l’arrachage de cheveux ; 
– la condition n’est pas le symptôme d’un autre trouble mental et la perte de cheveux n’est pas due à une affection médicale.
CRITERES DE L’ADDICTION SELON GOODMAN (1990)A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement. 
B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement. 
C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée. 
D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement. 
E. Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants : 
1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.  
2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.  
3. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.  
4. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.  
5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.  
6. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.  
7. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.  
8. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.  
F. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

Elargissement du champ des addictions


On a assez vite remarqué que la dépendance ne concernait pas nécessairement un produit, mais plutôt une conduite, un comportement (Otto Fenichel, 1945). Le sujet devient dépendant d’une expérience, plus que du vecteur utilisé (jeu, alcool…). La première expérience est agréable, mais c’est la répétition d’une routine comportementale qui apporte la réassurance, calme les angoisses… Le terme d’ « addiction » s’entend donc au sens large, englobant les toxicomanies mais aussi d’autres dépendances (jeu, vol, achat, travail, sexe, trichotillomanie …) que l’on a parfois nommées « Toxicomanies sans drogues ». 

Cet élargissement est d’ailleurs révélé et justifié par le pourcentage important de personnes qui passent de l’un à l’autre (ou bien qui présentent plusieurs dépendances, à un psychotrope et à un comportement en même temps). Cela n’enlève bien entendu rien à l’importance des toxicomanies aux drogues, à l’alcool et à leurs conséquences désastreuses. Il s’agit de préciser le processus de dépendance, en le déplaçant du produit vers le sujet et ses conduites pour mieux pouvoir l’appréhender et le remettre en cause. 

La définition par Goodman du sujet addict semble alors la plus proche de la réalité des troubles : « toute personne dont l’existence entière et tournée vers la recherche des effets produits sur son corps et son esprit par une substance plus ou moins toxique (drogue tolérée, interdite ou prescrite) ou une conduite (jeu, conduite alimentaire, achat, manie…), sous peine d’éprouver un intense malaise physique et/oupsychologique. »

Cette citation est également pertinente :  
« La dépendance peut être vue comme un processus dans lequel est réalisé un comportement qui a comme fonction de procurer du plaisir ou encore de soulager un malaise intérieur. Ce comportement est réalisé sans réel contrôle de la personne et qui a tendance à être répété malgré des conséquences négatives. » (M. Goodman)

La personne dépendante est dans l’impossibilité de résister aux impulsions vers la substance ou le comportement. 

On peut voir trois phases : 
1) Sensation croissante de tension, de mal être, avant l’apparition du comportement. 
2) Soulagement, voir plaisir pendant l’accomplissement du comportement. 
3) Sensation de perte de contrôle pendant le comportement.

Cette approche des dépendances et du sujet addict concernera alors de nombreuses problématiques, dont la trichotillomanie (et d’autres troubles cu contrôle des impulsions comme le jeu pathologique)

La dépendance peut être définie par deux dimensions présentes à des degrés divers selon l’individu, degrés qu’il faudra évaluer : 
1) La dépendance proprement dite : il s’agit du fait de ne pas pouvoir se passer de consommer une drogue ou d’accomplir une séquence de comportements. 
2) Envahissement et changement identitaire : part importante de la dépendance dans l’existence, entraînant souffrance du sujet et problèmes pour le groupe social.

Ces critères font dépendre la trichotillomanie autant du trouble du contrôle des impulsions que de l’addiction comportementale.


Echelle générale de dépendance


On peut déduire des éléments ci-dessous un test général de dépendance, adapté également à l’alcool.

Test (Cungi/Retz)

OUINON
1. Est-ce que je consomme régulièrement un/des produits, ou bien ai-je un/des comportements réguliers dont il est difficile de me passer?
2. Si je ne peux consommer ce produit, ou si je ne peux réaliser ce comportement, existe-t-il un état de manque?
3. La consommation de produits, le comportement dont j’ai besoin me reviennent-ils cher?
4. Suis-je prêt à dépender beaucoup de temps et d’énergie pour me procurer ce produit, ou réaliser le comportement?
5. Existe-t-il des conséquences sur ma santé?
6.Existe-t-il des conséquences sur mon travail?
7.Existe-t-il des conséquences sur ma vie familiale?
8.Existe-t-il des conséquences sur ma vie relatiuonnelle et mes loisirs?
Un nombre de OUI supérieur ou égal à 2 indique une dépendance. Plus le nombre de OUI s’élève, plus la dépendance est grande.

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